Pourquoi 3,5 milliards d’humains dans 80 pays ont-ils été « confinés » en l’espace de quelques semaines? Comment se fait-il que la France soit l’un des pays les plus mortifères par rapport au coronavirus ? En fait, le « confinement » a été décidé sur base d’un rapport alarmiste, et il a surtout permis au gouvernement d’avoir les mains libres pour faire passer des lois d’exception.

Jamais dans l’histoire des populations saines n’ont été confinées à domicile.
Quel est l’intérêt médical du confinement des personnes saines? D’après certains scientifiques, il n’y en a pas. Par contre, ils disent qu’il faut tester massivement pour isoler les personnes porteuses du virus, même asymptomatiques, et ensuite traiter ceux qui doivent l’être. Le « confinement » n’est que la dernière option à envisager.
On a vu qu’en France, on n’a pas de masques, pas de tests, et les traitements qui ont montré leur efficacité sont décriés par le Conseil de l’Ordre des médecins. Mais, on a des policiers et des gendarmes capables de faire respecter la rétention.
Le choix du « confinement » n’a que peu à voir avec la sécurité sanitaire de la population. D’ailleurs, on observe que les pays dont les mesures de « confinement » ont été les plus strictes sont aussi les plus mortifères par rapport au coronavirus (Belgique, Italie, Espagne, France, Royaume-Uni [1]).
Un individu a permis de légitimer ce recours à la rétention de masse dans quelques pays. Grâce à ses rapports, diffusés à grand renfort médiatique, des décideurs politiques ont pu trouver une caution permettant de suspendre les libertés fondamentales.
Celui qui crie au loup à chaque nouvelle épidémie

Cet individu, c’est Neil Ferguson, spécialiste en « biologie mathématique ». Il mérite qu’on s’y arrête car cet oiseau de mauvaise augure avait déjà sévi lors de l’épisode de la vache folle, ou lors du H1N1 puis du H5N1, pour annoncer un nombre effarants de morts si les Etats ne prenaient pas des mesures drastiques comme tuer le cheptel ou imposer la vaccination à la population.
Ferguson travaille pour l’Imperial College de Londres où il a co-fondé en 2008 le MRC Centre for Global Infectious Disease Analysis, et utilise les statistiques pour prédire l’apocalypse. Cette structure conseille de nombreux gouvernements en matière d’épidémie et travaille avec le National Health Service en Angleterre et le Center for Disease Control aux Etats-Unis.
En 2001 lors de la crise de la vache folle, c’est sur ses prédictions que le gouvernement anglais a fait abattre 6 millions d’animaux. Il avait calculé que 50.000 personnes mourraient dans le pays et même 150.000 si le virus se transmettait aux moutons, finalement il y a eu moins de 200 morts liés à la vache folle.
En 2005, c’est l’épisode numéro 1 de la grippe aviaire. Ferguson prédit 65.000 morts en Grande Bretagne. Finalement il y a eu 265 morts dans le monde.

En 2009, il a contribué à une étude sur l’impact de la fermeture des écoles dans le ralentissement d’une épidémie, dans un contexte de fermeture de lits « non utilisés » dans les hôpitaux. Cette étude a été réalisée avec Simon Cauchemez de l’Institut Pasteur, qui conseille aujourd’hui l’Elysée au sein du Conseil Scientifique créé par Jérome Salomon, lui-même ancien conseiller de Bernard Kouchner qui avait lancé la logique comptable dans l’hôpital public.
A l’époque, on en était à l’épidémie H1N1, pour laquelle Ferguson avait prédit également 65.000 morts, pour un total de 457 morts au Royaume-Uni.
Pour la coronavirus, Ferguson a prédit 260.000 morts et même jusqu’à 510.000 morts rien qu’en Grande-Bretagne dans un rapport remis le 16 mars à Boris Johnson, et de 1,2 à 2,2 millions aux Etats-Unis sans mesures de « confinement ». C’est ce qui a amené Johnson a changer de stratégie et à opter pour un « confinement » strict, devant aboutir à 13.000 morts. Le pays en compte déjà plus de 30.000.

Le 12 mars, Simon Cauchemez a remis une note de Ferguson à Macron, annonçant des centaines de milliers de morts en France: 300.000 à 500.000 décès par coronavirus en l’absence de mesures de « confinement ». Et selon Le Parisien, « Dans une configuration où des consignes de prévention sont transmises, Ferguson et son équipe ont estimé que 30 000 à 100 000 lits de soins intensifs allaient être nécessaires pour accueillir les patients malades pendant le pic de l’épidémie. C’est bien plus que les 5 000 lits de réanimation et 7 364 lits dans les unités de soins intensifs disponibles en France, selon le directeur général de la Santé Jérôme Salomon« .
Sans débat aucun, cette note a été prise pour argent comptant et a servi à justifier le fameux « état d’urgence sanitaire » version macron.
Comment des gouvernements ont-ils pu croire un énergumène à la réputation aussi entachée que Ferguson? Ou bien les élucubrations de Ferguson n’étaient que le prétexte donné pour justifier le « confinement », c’est-à-dire la destruction des économies, qui justifie à son tour le renflouement de la finance à coups de milliards?
Ferguson vient de démissionner du conseil scientifique après avoir enfreint le « confinement » en laissant sa maîtresse lui rendre visite. Quant à Cauchemez, il prévient déjà qu’une « deuxième vague » va déferler, et se félicite que le « confinement » ait sauvé 150.000 personnes en France: « L’Institut Pasteur montre que le confinement a été utile pour diminuer la contagion. Mais combien de vies, précisément, ont-elles été sauvées par la distanciation sociale et le confinement brutal ?Simon Cauchemez, l’expert de l’Institut Pasteur, a bien voulu nous donner quelques calculs complémentaires non publiés. Selon ses modèles, dans ce cas, 150.000 personnes seraient actuellement en service de réanimation (5.400 en réalité hier), 240.000 y seraient passées depuis le début de l’épidémie et 9.500 y seraient entrées sur la seule journée d’hier« , rapportait France Inter le 22 avril.
Le « confinement », mesure sans précédent
On pourrait s’étonner que la France ait été si prompte à copier les mesures drastiques prises en Chine, pas vraiment réputée pour son respect des droits de l’homme.
En Grande Bretagne, 500 scientifiques ont écrit le 14 mars à Johnson pour lui dire de renforcer les mesures de « distanciation sociale » car les hôpitaux seraient vite débordés.

On nous a beaucoup effrayés avec le taux de décès du coronavirus, qui ne serait pas de 2 à 3%, mais finalement de 0,5 ou 0,8%, voire moins selon certains. « Une récente publication dans la revue The Lancet, qui est la plus prestigieuse revue scientifique médicale – et donc à prendre très au sérieux, en date du 12 mars, revoyait considérablement à la hausse le taux de létalité, le fixant à 5,6% pour la Chine et jusqu’à 15,2% pour le reste du monde, là où l’estimation de l’Organisation Mondiale de la Santé est de 3,4% au niveau mondial« , expliquait France Culture le 19 mars. De toute manière, le taux de létalité varie selon les pays, notamment en fonction du profil de la population et de la réponse sanitaire apportée. C’est pour cela que la France est un des pays les plus mal classés.
En France, à la mi mars, on nous disait qu’il était de 3,38%, par exemple. Mais comme on ne teste pas les gens, on ignore le nombre réel de personnes contaminées et ce calcul a été fait sur base des personnes testées positives. Tout cela a permis de décider la suspension des libertés fondamentales et du Parlement, une mesure sans précédent en France sur l’ensemble du territoire.
Le seul intérêt du « confinement » est d’étaler le nombre de cas graves dans le temps afin de ne pas dépasser les capacités des hôpitaux. Un ancien membre de la Direction Générale des Armées (DGA), Alain Dunaud, expliquait le 14 avril dans le journal L’Opinion que dès le début des années 2000, quand l’armée française s’est penchée sur la réponse à une éventuelle attaque terroriste, « nous savions que les stratégies de confinement avaient une efficacité limitée pour stopper une épidémie émergente et qu’il était indispensable de mettre en place une stratégie cohérente de réponse, mêlant confinement, dispositifs de détection (analyse de l’air ambiant…) et d’analyse médicale (laboratoires fixes et mobiles de haute sécurité biologique), équipements de protection (médicaments, vaccins quand disponibles, masques, enceintes confinées…), chaines de décontamination, dispositifs de traitement, avec les hommes et les structures pour les opérer« . Alain Denaud ajoute qu’à l’époque, il avait souligné la difficulté de retenir les gens à domicile dans une société dont l’économie est basée sur l’interconnexion et les échanges.
Mais si on avait utilisé les capacités des cliniques privées, on aurait pu résoudre une grande partie des problèmes de « saturation » (c’est seulement début avril, et très lentement, que des patients ont été transférés dans des cliniques privées, alors qu’on déplaçait à grands frais quelques personnes en TV. Et fin avril, beaucoup de lits en cliniques étaient encore vides).
Autre impact du « confinement »: les effets pervers sur la santé. Un chercheur de l’Université de Louvain en Belgique a montré que d’une part, le « confinement » n’a qu’un effet très marginal sur le nombre de nouveaux cas de coronavirus (via une comparaison entre la Belgique, très confinée et très touchée, et les Pays-Bas, peu confinés et beaucoup moins touchés), et d’autre part il a un impact négatif sur la santé et affaiblit les organismes. Selon l’auteur de l’étude, « Ce résultat surprenant doit conduire à remettre fondamentalement en cause l’idée, à la base de toute politique de confinement, selon laquelle il faut être le plus restrictif possible pour être efficace. On peut même avancer que le confinement strict a des effets pervers sur la santé, et donc sur la gravité des symptômes en cas de contact avec le covid-19« .
D’ailleurs, Didier Raoult a rappelé récemment qu’en Espagne, une étude sur 61.000 personnes a montré que ceux qui étaient confinés chez eux étaient plus touchés par le virus que ceux qui sortent pour aller travailler:
En étant « confinée », la population ne peut pas développer d’immunité collective. Ce qui fait qu’en cas de deuxième vague, il faudrait recommencer. Pour atteindre un niveau d’immunité collective, il faut que 70% de la population ait été contaminée, or en France l’Institut Pasteur considère qu’on est en-dessous 6% au niveau national (et autour de 12% en Ile-de-France et dans le Grand Est).
L’étrange décision de la commission européenne

On apprenait le 13 mai que « la Commission européenne choisit de traiter le SARS-CoV-2 comme un virus ne comportant pas de « risque élevé de propagation » » , comme le lui avaient demandé les Etats. Une décision étonnante, alors que nous avons été placés en « confinement » pendant deux mois et que le port du masque ainsi que divers « gestes barrière » sont imposés aux citoyens.
Le Monde précisait l’enjeu autour de cette question: « Le SARS-CoV-2 est-il dangereux pour les travailleurs ? Cette question technique, à haut potentiel inflammable, est au cœur d’une de ces délibérations de comités confidentiels auxquels l’Europe est accoutumée. Les Etats membres et la Commission européenne ont fait un choix : le virus n’atteint pas le niveau maximum de dangerosité prévu dans la législation sur la protection des travailleurs contre ce type de risque. La proposition de la Commission, qui suscite l’indignation des syndicats, sera soumise, jeudi 14 mai, à un vote lors d’une réunion des représentants des 27 pays ».
Le coronavirus a donc été classé en niveau 3 sur une échelle de gravité des virus de 4 niveaux. « Le groupe 4, le plus dangereux, en sus de provoquer des maladies graves, « constitue un danger sérieux pour les travailleurs » et présente un « risque élevé de propagation dans la collectivité »« , précisait 20 Minutes.
Donc finalement ce virus n’est pas très contagieux pour les travailleurs, et ne le serait que pour les citoyens?
Enfin, le « confinement » a surtout terminé de mettre à plat les économies des pays qui l’ont pratiqué. De nombreuses entreprises vont être affaiblies durablement, beaucoup d’emplois seront détruits, et les pertes cumulées aux milliards empruntés pour les injecter dans les banques et la finance vont coûter très cher. Le « confinement » permet aussi de donner une excuse aux milliards injectés dans la finance et les banques, alors que les spéculateurs ne savaient plus où tirer du cash depuis bien longtemps.
Très peu de pays, même en Europe, ont opté pour le « confinement » strict de toute la population. La Suède, par exemple, a pris des mesures de protection pour les personnes âgées, fermé les lycées et les facs, et interdit les rassemblements de plus de 50 personnes, misant sur l’immunité collective qu’elle est en passe d’atteindre. Les autorités ont estimé que le bénéfice d’un confinement drastique n’est pas suffisant pour justifier son impact sur la société.
Le « confinement » a aussi été très utile pour faire passer un grand nombre de lois dites d’exception, visant nos libertés ou le droit du travail tout en sortant des milliards pour l’ « économie », et dont beaucoup craignent qu’elles ne s’inscrivent dans le marbre rapidement. Il permet de nous empêcher de manifester et de contester, pendant que le Parlement travaille a minima.
[1] Au 10 mai 2020, la Belgique est le pays le plus touché au monde, avec 740 morts pour 1 million d’habitants, suivie par l’Espagne (566 morts / 1 million d’habitants), l’Italie (502 morts/1 million d’habitants), et le Royaume-Uni (465 morts pour 1 million d’habitants). La France vient officiellement en 5e position, mais a oublié de compter au moins 9.000 personnes décédées à domicile. Les Etats-Unis sont à 238 morts / 1 million d’habitants, les Pays-Bas à 316 (sans confinement), la Suède à 318 (sans confinement), l’Allemagne à 88 (avec un confinement limité)…
Le #confinement : une utilité sanitaire ou politique ? Un lobby pro-confinement actif autour de macron.
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