Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer

Stratégie vaccinale : 34 millions de personnes prioritaires et beaucoup de communication

Dans un avis du 9 juillet, le comité covid français a précisé sa « stratégie de vaccination ». Il est question de la qualité du vaccin, de populations prioritaires, de plans à mettre en oeuvre dans les grandes villes, de beaucoup de « communication » et de la nécessité de faire adhérer la population. Pourtant, il y a des éléments inquiétants dans cet avis.

Ce document du 9 juillet intitulé « Une stratégie de vaccination » a été rédigé par certains membres du CARE, le groupe créé par macron pour suivre la crise covid, du « conseil scientifique covid-19 » et d’un « Comité vaccin Covid-19 ».

On lit de nombreuses assertions très controversées ou inquiétantes dans ce document, par exemple:

  • « Les mesures de lutte contre la pandémie mises en place par les pays européens, dont la mesure stratégique de confinement, ont permis de contrôler en grande partie cette circulation active, en la combinant avec une stratégie de tests, isolement et suivi des contacts« . Sachant que « les pays européens » ont eu des stratégies différentes et des résultats très différents, il est étonnant que ces scientifiques fassent une telle généralité.
  • « à ce jour aucun traitement antiviral direct efficace n’a été identifié… »: si, des traitements ont prouvé leur efficacité, différentes études sont en train de sortir pour le prouver (comme celle-ci en Italie ou celle-là pour les plus récentes).
  • « Dès lors, il est crucial que la France réfléchisse à une stratégie vaccinale qui fixe la doctrine de la vaccination, et ce, en amont de la disponibilité d’un vaccin potentiellement efficace« . Donc en partant d’une assertion fausse, les scientifiques concluent qu’il faut vacciner la population, et ce alors qu’il n’y a toujours pas de vaccin. D’ailleurs, le document reconnaît que « de nombreuses inconnues persistent sur le plan scientifique« .
  • La communication sera essentielle « si la vaccination n’est plus seulement l’objet de stratégies volontaires, fondées sur le choix de chacun, mais de stratégies obligatoires, courantes pour les maladies infectieuses« . Et toute la fin du document montre que cette stratégie de vaccination obligatoire est privilégiée.

Quelle stratégie vaccinale?

En amont, l’avis précise que « une vaccination obligatoire n’est ni souhaitable ni envisageable« , mais que « une stratégie de vaccination fondée sur des choix purement individuels peut manquer d’efficacité et se révéler injuste socialement« . Du coup, on fera entre les deux, avec « une stratégie de vaccination organisée, dont les principes généraux doivent associer l’ensemble des acteurs concernés, à commencer par nos concitoyens« . Ce document envisage tout à fait une vaccination obligatoire, les campagnes de vaccination obligatoire sont « courantes pour les maladies infectieuses« . Mais courantes surtout en France, car la vaccination obligatoire intensive est une spécificité locale.

L’objectif de cette « participation » est seulement de faire adhérer la population à la vaccination, et pour cela il est recommandé de l’impliquer dans le processus. En effet, ce comité craint les critiques contre les vaccins qu’il met dans la case « conspirationnisme ». L’objectif est de « ne pas renouveler l’échec de 2009 » avec la grippe aviaire. Pourtant, si on a refusé massivement le vaccin à l’époque (6 millions de personnes seulement), personne n’est mort de la grippe aviaire depuis cette unique vague.

Voici l’un des passages dans lesquels on sent poindre la crainte d’un rejet massif du produit vaccinal en question, où l’on comprend que l’objectif est plus proche de la vaccination de masse que de la liberté de choix individuelle:

Quel est ce vaccin?

D’après ce document, « la quasi totalité des patients infectés développent une réponse anticorps« , mais on ne sait pas combien de temps ces anticorps restent actifs, donc combien de temps les gens sont protégés. Des personnes déjà contaminées et guéries pourraient donc être vaccinées.

Mais, il faut se préparer quand-même pour un vaccin dont on ignore les bénéfices, car « Certains vaccins pourraient recevoir une autorisation d’utilisation chez l’homme au cours du dernier trimestre de 2020« .

Il s’agit de vaccins d’un nouveau genre, avec des nanoparticules ou de l’ADN de virus: « Ces candidats vaccins utilisent plusieurs types de formulations, souvent appelées plateformes : soit classiques de type vaccins inactivés, voire atténués, ou sous-unitaires, soit incorporant les gènes du virus SARS-CoV2 sous forme d’acides nucléiques nus (ADN) ou enrobés dans des nanoparticules (ARNm) ou de vecteurs viraux recombinants« .

On ne connaît pas non plus la réponse des patients aux vaccins et l’avis précise que « Le potentiel d’immunogénicité et d’efficacité vaccinale devra donc être démontré en phases de développement pré-clinique et clinique« .

On sait quand-même que les personnes âgées auront certainement une faible réponse aux vaccins, qui seront inutiles pour les + de 75 ans: « Se posera dans tous les cas la question de l’immunisation des sujets âgés de plus de 75 ans chez lesquels il est vraisemblable qu’une faible réponse vaccinale sera obtenue et qu’il faudra couvrir par des mesures de protection barrières« . Donc, alors qu’ils sont les plus à risques de complications, le vaccin ne servira pas directement aux personnes âgées qu’il faudra quand-même isoler.

Le comité recommande de ne pas tester de vaccin en cherchant à contaminer des personnes saines (le « challenge infectieux »). Ah bon, il en est question?

Quel sera le vaccin donné aux citoyens? On ne sait pas, mais on négocie déjà pour le réserver : « Le gouvernement français négocie actuellement (en partenariat avec ses homologues européens) des contrats de réservation de vaccins dont on ne connait pas encore les caractéristiques« , ni le nombre de doses qui seront livrées, et il y aura 2 à 5 « produits différents« Sanofi devrait fournir 300 millions de doses en Europe et AstraZeneca 400 millions (et le labo négocie pour qu’aucune poursuite ne soit possible en cas d’effets secondaires).

Comme s’il craignait un manque de rigueur dans les tests liés à l’efficacité des vaccins, l’avis précise en gras: « Il est impératif de se donner le temps nécessaire à une évaluation rigoureuse tant de l’efficacité que de la sécurité des candidats vaccins avant leur utilisation à grande échelle« .

On sait aussi qu’il faudra au moins 2 injections de vaccin par personne.

Il n’y aura pas de test sérologique préalable pour savoir si la personne a été contaminée et a toujours des anticorps: « la réalisation d’une sérologie préalable à la vaccination apparait inopportune et de nature à compromettre la bonne organisation de la vaccination et la dispensation du vaccin dans des conditions simples et intelligibles« .

Quelles populations « prioritaires »?

Le document précise qui sera vacciné, dans l’ordre, en prenant tout de même en compte des éléments comme la tolérance au vaccin, la durée de protection, le « nombre d’injections à effectuer« , le niveau d’immunité de la population ou encore « l’adhésion de la population au vaccin« .

Groupe prioritaire

  • Les personnes à risque d’exposition professionnelle: 6,8 millions de personnes dont 1,8 à « priorité très élevée » : soignants, ambulanciers, personnels des EHPAD, auxiliaires de vie… Tout le monde est chiffré très précisément. Il y a ensuite 5 millions de personnes à « priorité élevée »: tous ceux qui sont « au contact de la population », depuis les « travailleurs du sexe » jusqu’aux chauffeurs de bus (estimés à 200.000), en passant par l’hôtellerie-restauration, les banques, les guichetiers, les abattoirs, les migrants…
  • Viennent ensuite les personnes âgées et malades, soit 23 millions: les + de 65 ans s’il y a un vaccin efficace pour eux, ceux qui ont des pathologies chroniques comme le diabète ou l’hypertension (4 millions), les personnes obèses (10 millions).
  • Les personnes en grande précarité soit 250.000 personnes.

Groupe des moyennement prioritaires:

  • 2,8 millions d’habitants d’outre-mer, en cas de risque de pénurie de lits en réanimation, on dépassera les populations prioritaires.
  • Les 70.000 détenus, les 500.000 personnes en établissements pour handicapés et les 340.000 personnes en psychiatrie.
  • Les emplois « stratégiques »: 150.000 policiers, 240.000 pompiers, 200.000 militaires actifs.

Quelle procédure de vaccination ?

La vaccination sera organisée localement, avec un quadrillage du territoire par les équipes médicales et l’administration. La mobilisation doit être générale chez les professionnels de la santé, et surtout on va tenter de nous vendre le carnet de vaccination électronique.

« Cela implique les spécialistes de médecine générale, les infirmier(e)s, les pharmaciens. Les acteurs de la médecine du travail, de l’hôpital, et du monde médicosocial en établissement sont aussi concernés. La vaccination « ambulatoire » dans les cabinets médicaux, les services et accès aux vaccins à l’hôpital pour les personnes à risque sont aussi à prévoir« .

Mais attention: tout cela ne sera possible qu’en modifiant les textes réglementaires sur la vaccination, et l’avis dit bien que « Une évolution des textes concernant la prescription et la réalisation de l’acte vaccinal est à prévoir« .

Quelle forme aura ce carnet de vaccination électronique? A quoi servira-t-il de plus qu’un carnet normal? Où sera située cette puce?

Il va aussi falloir former les professionnels sur ces « nouvelles technologies vaccinales », et on va profiter de cette vaccination de masse pour remettre tout le monde à jour: « Cette campagne doit aussi s’inscrire dans deux logiques : favoriser la vaccination et l’adhésion du plus grand nombre de personnes et profiter de ce recrutement pour mettre à jour le calendrier vaccinal qui a été perturbé par la période pandémique majeure et le confinement, particulièrement pour les personnes à risque, et/ou fragilisées. »

Tous les « freins économiques » pour accéder au vaccin doivent être levés, et il ne doit pas y avoir de « condition d’âge ».

Le suivi sera aussi très important, avec un registre national pour organiser les rappels de piqûres et « la tenue du carnet vaccinal« .

Le vaccin : « une adhésion à construire ».

C’est le moins qu’on puisse dire: des sondages publiés dans les médias montrent qu’entre un tiers et la moitié des français refuseront le vaccin. Visiblement encore très marqués par le bide de la vaccination de 2009 pour la grippe A, aviaire ou H1N1, le comité craint les « réticences d’une partie de nos concitoyens, comme le suggèrent certaines enquêtes« .

En effet, début avril les sondages disaient que 26% des français interrogés refuseraient la vaccination covid-19. Fin juillet c’était 1 répondant sur 3, et surtout chez les moins de 40 ans.

Ce que ce comité appelle « réticences », c’est en réalité la peur des effets secondaires. Et les accords permettant d’empêcher les poursuites contre les labos ne sont pas pour rassurer les citoyens.

Selon le comité, en raison des « réticences » ou des « doutes » sur les vaccins, pourtant fondés sur des faits bien réels que reconnaît le comité tout en les minimisant, « l’adhésion des Français ne peut être considérée comme acquise » si bien que « La confiance doit se construire et prendre en compte un ensemble plus large de considérations« .

Notons qu’il s’agit là exactement des recommandations faites en octobre 2019 à l’issue d’Event 2019, cette simulation du covid-19 organisée par Bill Gates et ses amis.

Ensuite, le comité revient sur les différents arguments à faire valoir, à partir du constat que:

  • « L’épidémie a émergé dans un contexte de doute d’une partie de la population quant à l’efficacité ou à la sécurité de certains vaccins, voire de tous« ,
  • Cette épidémie « suscite de nombreuses controverses sur les stratégies publiques ou les produits pharmaceutiques. Celles-ci peuvent facilement se reporter sur la vaccination, en portant préjudice à son déploiement« .
  • Enfin, « La vaccination COVID-19 est plus spécifiquement l’objet d’incertitudes, qui peuvent nourrir des doutes sur l’efficacité, la sécurité, la capacité d’immunisation, la durée d’immunisation, de possibles mutations réduisant la protection vaccinale, les taux de couverture ou encore de possibles effets secondaires auprès de certains publics« 

La stratégie que propose ce comité vise à une vaccination très rapide, avec beaucoup de communication, considérée comme « une condition de réussite d’une campagne vaccinale ». mais cette communication « doit être transparente » sur la sécurité de la fabrication et le fondement des recommandations, mais pas sur les effets secondaires, les plaintes possibles ou non, l’efficacité en elle-même des vaccins.

En matière de com’, donc, c’est un véritable plan de combat qui est proposé, et on va nous parler d’ « altruisme » du geste de vaccinal, et de « contrat social » pour faire culpabiliser ceux qui tentent de ne pas céder à la pression:

Et surtout, on va carrément recourir aux « sciences sociales » pour faire accepter la vaccination de masse à la population. L’objectif: mieux cerner les « réticences » pour développer des contre-argumentaires ciblés en fonction des différents « publics », à marteler à longueur de temps.

Enfin, pour renforcer la communication, rien de tel qu’une vitrine populaire. Organisons donc un « forum citoyen » pour mieux vendre le futur vaccin au nom de l’équité, de l’éthique, de l’altruisme etc.

Stratégie vaccinale : 34 millions de personnes prioritaires et beaucoup de communication pour lever les « réticences », selon l’avis #CARE-Conseil scientifique-comité #vaccin #covid19 du 9 juillet

Publicité

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :